Eva tresse
J’ai rencontré Eva Premillieu à la Maison des tresses et lacets où elle expose. J’ai aimé ce qui se joue entre elle et la tresse : une expérience sensible et philosophique, un travail graphique inédit, l’apprentissage d’un geste.
« Tresser est un geste séculaire, très ancien, explique-t-elle, il permet de s’inscrire dans la continuité. »
Elève des beaux arts, Eva Premillieu travaille le fil et la couleur depuis plusieurs années. « La tresse me permet de complexifier mon travail. Chaque bande a son motif. Le tressage est une inclinaison à 45 degrés. Ces obliques apportent une dynamique au graphisme. La tresse, c’est la persistance du motif. Tresser est un geste universel et ancestral pour délimiter l’espace, explique-t-elle. On tresse un enclos avec des branchages par exemple. »
Accueillie en résidence d’artiste à la Société choletaise de fabrication, durant 2 mois, c’est là qu’elle a pris le temps d’expérimenter, de concevoir et de réaliser cette tresse.
« Pour être autonome, j’ai appris à faire des canettes de fil, à monter le métier et à tresser. »
120 fuseaux pour avoir un motif assez grand et lisible. Des couleurs complémentaires (bleu/orange) pour capter le regard.
« C’est une balade pour l’œil. Suivre la ligne orange et découvrir le principe de construction de la tresse. »
La tresse et alors ?
« Il y a quelque chose de méditatif dans le tressage, prendre son temps, un geste répété… »
Exposition "Tresse alors !" présentée par le collectif FU jusqu’au 1eroctobre à la Terrasse sur Dorlay, une initiative de la Turbine créative, tiers-lieu dédié aux savoir-faire textiles et accessoires de mode.